
TRAIT NOIR
Le travail tout récent de Franca Ravet renvoie à la fois à l’écriture automatique et aux « shorts stories » chères à Edgar Allan Poe.
Avec son « Assassinat dans la rue de la Morgue », l’américain est, dit-on, l’auteur du premier récit court conçu comme une intrigue policière.
Les dessins reposent sur papier épais et sont marouflés sur panneau. A l’instar d’une écriture ou d’un marquage de signe, le graphisme est gestuel et délayé. Celui-ci est spontané, rapide et sans repentir. Une démarche cousine du Logogramme ?
L’acrylique dilué à l’eau accentue la fluidité des traits conduits à la seringue.
Formellement, il s’agit de séquences « narratives » en plusieurs planches. Leur alignement ne résulte pas, comme antérieurement, d’une simple juxtaposition. Tout ténu qu’il soit, un fil conducteur se veut présent ici. Mais l’artiste brouillera les pistes…
A la source, Franca Ravet travaille la mémoire. Des scénarios du vécu, images à peine entrevues dans leur fragilité. Des ressentis fugaces, instantanés, des réminiscences du rêve ou de l’imaginaire.
D’essence poétique, l’œuvre se dévoilera à la lumière de bien des non-dits.
– Michel Van Lierde octobre 2016



